vendredi 8 février 2013

Infos sur le combat des Molex


     La justice a donc tranché, hier, en faveur des salariés de Molex Villemur-sur-Tarn (31). La cour d'appel de Toulouse a estimé que la maison mère américaine était «co-employeur» des 283 salariés licenciés en 2009. Ce qui signifie que celle-ci peut désormais être poursuivie pour licenciements abusifs, comme le souhaitent 193 anciens salariés qui ont engagé une procédure pour contester les raisons économiques avancées par le groupe de connectique. Ils demandent donc de nouveau au tribunal des Prud'hommes de condamner Molex à leur verser la somme de 25 millions d'euros de dommages et intérêts.

      En juin dernier, ce même tribunal avait déjà retenu cette qualification mais Molex avait fait appel. La procédure peut donc reprendre selon la volonté des salariés et le fond peut être examiné. Ancien délégué du personnel, aujourd'hui conseiller régional, Denis Parise a parlé de «grande victoire. Cela montre que nous avions raison d'aller jusqu'au bout et que les motifs économiques n'étaient pas valables».

     Maître Denjean, avocat des salariés, qui a toujours évoqué une «stratégie boursière de la part de Molex» s'est lui aussi réjoui de la décision de la cour d'appel. Il confie : «Mon regret est que l'on aurait pu éviter la casse il y a quatre ans. Aujourd'hui, il ne nous reste plus qu'à leur faire payer au prix fort». Il en a profité pour souligner que le combat des salariés avait permis une évolution de la jurisprudence de la cour de cassation sur la question du co-emploi. Il plaidera de nouveau pour d'anciens cadres Molex, en mars prochain, puis en juillet pour le reste des salariés.

     Si par cette décision, les salariés ont retrouvé leur dignité, certains sont encore sans emploi. Environ soixante-dix sont dans la précarité (dont une quarantaine en fin de droits). D'autres, n'ont pas adhéré à la cellule de reclassement. Cent quarante anciens Molex ont en revanche trouvé un travail et une trentaine se rapproche de la retraite.
Article publié dans la dépêche du 08/02/2013